2-2-2004

 

LOLO FERRARI

ou Eve Vigne, née Valois

(1962 - 2000)

 

 

Wikipedia

 

NB. After nine breast enlargement operations, Sheyla Hershey owns the world record for largest breasts, which used to belong to the late Lolo Ferrari.

          

 news de stars

 

     

Le veuf de Lolo Ferrari réclame 230 000 € d’indemnisation !

 

Paru le 2008-01-15 15:55:00

Eric Vigne, veuf et ancien agent de la bimbo avait été incarcéré en 2002 pour le meurtre de sa compagne. Bénéficiant d'un non lieu en février 2007, celui-ci compte bien aujourd'hui obtenir réparation pour ces treize mois passés derrière les barreaux. Il réclame pas moins de 230 000 € d'indemnisation pour incarcération abusive.

Rappelez-vous, à l'âge de 37 ans, Lolo Ferrari, célèbre notamment pour son tour de poitrine, était retrouvée morte dans son lit suite à une surdose de médicament. Accusé de l'avoir assassiné, son mari sera incarcéré du 27 février 2002 au 19 mars 2003. Après sept ans de procédure, il obtient enfin un non lieu en février 2007. Mais pas question pour lui de tourner la page. Il entend bien aujourd'hui obtenir réparation et réclame ainsi 150 000 € pour le préjudice moral, 50 000 € pour le préjudice matériel et 30 000 € pour les frais de justice. Il affirme que, durant sa détention, il n'est jamais sorti de sa cellule par peur des représailles : « si les détenus avaient eu quartier libre, je serais un homme mort » a-t-il déclaré. Lolo Ferrari « faisait fantasmer tous les détenus et son époux, accusé du meurtre, a vécu l'enfer » a ajouté son avocat. Verdict le 15 février ! En attendant, celui-ci a déjà de quoi se réjouir puisque la Cour vient de rejeter la demande d'annulation du testament faite par les parents de Lolo Ferrari. 

 

 

   

 

 

Publié le 20/02.2007 à 16:49

Le mari de Lolo Ferrari, Eric Vigne, innocenté

Eric Vigne, époux et impressario de la défunte actrice de charme Lolo Ferrari, a été innocenté après 7 ans de procédure

La cour d'appel d'Aix-en-Provence l'avait remis en liberté sous contrôle judiciaire le 19 mars 2003, après qu'il eut été écroué à la prison de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, suite à sa mise en examen pour homicide volontaire

Eve Valois, alias Lolo Ferrari, rendue célèbre par son imposant tour de poitrine, avait été retrouvée morte le 5 mars 2000.

La fin de sept ans de procédures
L'actrice de charme, digne du livre des records avec ses 130 cm de tour de poitrine obtenus au terme d'une vingtaine d'opérations de  chirurgie esthétique, est vraisemblablement décédée d'une surdose de médicaments.

Incarcéré treize mois sur une accusation, Eric Vigne, 59 ans, s'est déclaré  "soulagé", prêt à "tourner la page".

Signée vendredi par la juge d'instruction de Grasse Anne Vella, l'ordonnance de non-lieu conclut à "l'absence de charge quelconque permettant d'imputer à Eric Vigne l'administration massive de médicaments à son épouse, à l'insu de celle-ci, ou encore des manoeuvres d'étouffement".

La juge a ajouté: "L'hypothèse d'un acte suicidaire de la part d'une femme affaiblie et dépressive qui avait déjà tenté à plusieurs reprises de mettre fin à ses jours reste la plus vraisemblable".

La charge de non-assistance à personne  en danger est également écartée.
Eric Vigne, qui vit chez son frère en région parisienne, s'est désolé qu"'il ait fallu sept ans pour en revenir à ce qu'(il) affirme depuis le départ".

"J'aime ma femme, je l'aimerai toujours, on l'a occulté", a encore déclaré celui qui se dit "brisé" par la procédure judiciaire.

Les faits

Des circonstances troublantes
Siliconée à outrance, celle qu'on a appelé "la femme aux plus gros seins d'Europe" est morte dans de troublantes circonstances.

C'est Eric Vigne qui avait retrouvé son épouse morte dans son lit. Celui-ci a toujours affirmé qu'elle avait passé la nuit, seule, dans la chambre de leur propriété, proche de Grasse.

Malgré ses affirmations, Eric Vigne avait été mis en examen et écroué en février 2002 après "de nouvelles analyses effectuées par des experts qui avaient conclu à l'asphyxie de l'actrice par suffocation ou étouffement".

Les premières constatations du médecin légiste avaient conclu à une mort naturelle de Lolo Ferrari mais l'autopsie, pratiquée le lendemain de la découverte du corps à la demande du parquet, avait établi un décès par surdose médicamenteuse.

A Peymeinade, petit village de 7225 habitants, près de Grasse, où Lolo Ferrari s'était installée depuis une dizaine d'années avec Eric Vigne, on voyait en elle quelqu'un de très dépressif. Dépression confirmée par ses proches.

Mort naturelle, suicide, homicide ? Le 5 mars 2000, en début d'après-midi, les services de police avaient été alertés par Eric Vigne, mari et imprésario de l'actrice, qui avait découvert sa  femme morte dans le lit conjugal de leur maison près de Grasse.

Une autopsie pratiquée le lendemain avait privilégié l'hypothèse d'un décès par surdose médicamenteuse.

Le 4 avril 2000, une information judiciaire avait été ouverte pour "non assistance à personne en danger", sans entraîner de mise en examen, puis un mois plus tard, les parents de la victime avaient déposé plainte, avec constitution de partie civile, pour "abus de faiblesse".

Les soupçons ne s'étaient porté sur Eric Vigne que début 2002, après une nouvelle série de conclusions d'un collège d'experts nationaux sur les causes de la mort de Lolo Ferrari: "Rien ne (permet) d'éliminer une cause mécanique par suffocation ayant précipité la mort", avançait le nouveau rapport.

Les soupçons pèsent alors sur Eric Vigne
Soupçonné d'avoir étouffé sa femme, Vigne avait été mis en examen pour homicide volontaire et écroué en février 2002. Il avait été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire en mars 2003.
Outre les analyses médicales, plusieurs déclarations contradictoires de M.Vigne, dont certaines se sont avérées mensongères, avaient renforcé les charges à son encontre. La couverture médiatique de la mort de Lolo Ferrari, qu'il avait  négociée et monayée dans les heures suivant son décès, n'avait pas non plus joué en sa faveur.

L'ultime tournant de l'instruction est intervenu avec le dépôt, en juin 2006, d'une nouvelle analyse médicale écartant la thèse d'une mort "par asphyxie de type mécanique", étayée par l'absence de traces de violences sur le corps de Lolo  Ferrari.

 

Larger than life

At 17, she was a smart student from a middle-class Breton family. Last week, following 10 years of punishing plastic surgery on her breasts and face, she was found dead, a possible suicide. Jon Henley tells how self-loathing led Lolo Ferrari to freak-show stardom - and, ultimately, to an early grave

Guardian

Thursday March 16, 2000

Even now she's dead, they can't stop making jokes about her. "She was the people's porn star," reads one entry on a website condolence book. "You were like a photo finish in a Zeppelin race," quips another. "The bigger they are, the harder they fall," wisecracks a third.

But Lolo Ferrari was not funny. She was sad, and she'd been saying so for a long time. But nobody listened to her much. They were too busy spinning their private fantasies and cracking their public jokes, because Ferrari had the biggest breasts in the world.

They were gross, gargantuan, grotesque - surgically enhanced and silicone-stuffed. The Guinness Book of Records says they weighed 6lb 2oz (2.8kg) apiece, and measured her bust at 54G. She wore a specially engineered bra day and night and could not sleep on her stomach or her back (they interfered with her breathing). She was afraid to travel by plane in case they exploded.

The breasts were not the only part of Ferrari that were not entirely natural. She had undergone multiple cosmetic surgery on her lips, cheeks, nose, forehead, eyebrows and stomach: 25 operations in five years. She was Miss Tits Europe, a smiling, collagen-crammed star of stage and screen, sort of. She had a song and striptease act that drew tens of thousands to nightclubs in France, Germany, Italy and Belgium; she was a regular on Channel 4's Eurotrash.

Early on, she had also performed in a couple of hardcore skinflicks. Explicit pictures of her could be found on nearly 1,000 internet porn sites. But she had managed to get out of that and was trying to launch herself as a singer. Her first single was a bouncy Eurodisco number wittily entitled Airbag Generation. Her second, recorded just before she died 11 days ago, aged 30, was rather more bluesy. It was called Set Me Free.

Lolo - les lolos is French for knockers, jugs, melons, what you will - was running from something. "All this stuff," she once said, referring to the operations, "has been because I can't stand life. But it hasn't changed anything. There are moments when I disconnect totally from reality. Then I can do anything, absolutely anything. I swallow pills. I throw myself out of windows. Dying seems very easy then."

The night before she did die, Ferrari wasn't well. She had taken her usual fistful of antidepressants and sleeping pills - she was on 12mg of prescription uppers a day - but also some antibiotics for a bad sore throat. The autopsy's verdict was death by natural causes, but the results of a more detailed drug test, due out later this week, will establish whether it was a drug overdose that killed her.

Her husband and manager, Eric Vigne, found her body in the upstairs bedroom of their modest house on the hillside above Grasse in the south of France. "She had wanted to sleep alone," he says, "so she could feel at ease, and cough without waking me up. So for once I slept downstairs. When I went up on the Sunday morning, I thought she was still sleeping. Her body was cold."

Ferrari had very few friends. But people who took the time to talk to her seriously were invariably charmed. "She would talk so intimately, so openly," says Elisabeth Alexandre, who spent several days with her for French Marie Claire magazine just after the big breast operation and the Cannes film festival of 1995 that really launched her on the world.

"She was really very touching. You wanted to imagine her in a dream world with a big, airy house and white bunny rabbits and pink butterflies and friends who would like her truly for what she was, not for the money they could make out of her. The reality was very different."

Born Eve Valois in the central French town of Clermont-Ferrand in 1970, Ferrari was the second of four children, a bright and pretty girl. Her father, a senior official in France's nuclear energy programme, was relocated to Brittany when she was a toddler, and the family moved to the chic resort town of La Baule.

There Eve went to the local lycée, finishing up with a respectable baccalauréat. To her teachers and the rest of the outside world, she looked set for a solid and sensible career, perhaps in medicine or in teaching. But nobody, it seems, had seen how deeply a disastrously unhappy home life had already marked her.

"My mother told me I was ugly and stupid," she told one interviewer. "She said I was only good for emptying chamber pots. I wanted to be an anaesthetist, but you can't learn with a mother like that. Actually, I'm like my mother. She thinks she's ugly too. When I was born, it was herself that she saw and she stuck all sorts of negative stuff on me. She did all she could to stop me living."

To another interviewer, she went further: "My mother was always very unhappy with my father. My father was this macho guy who was never there and deceived her openly. So she revenged herself on me. She told me I was revolting too, that no one would ever want me. She hit me sometimes with a riding crop. I was frightened and I was ashamed; I wanted to change my face, my body, to transform myself. I wanted to die, really."

Eve left school and launched herself on a small-time modelling career, appearing in a couple of girlie mags. And then she met Eric Vigne. She was 17; he was 39. He was big, bearded, cool. A laid-back, child-of-the-60s manner hid the sharp mind of an entrepreneur.

Vigne's urgent desire to make lots of money perfectly matched the teenager's urgent desire to ditch her body: they were married within a year. Two years later, in 1990, the operations began. Vigne encouraged her; it was he who designed her mouth and eyebrows and came up with the plans for her mammoth breasts. The newly named Lolo Ferrari - the surname, which led to a three-year legal battle with the Italian car company, was her maternal grandfather's - felt scared at first, but soon got used to it.

"For my mouth," she said in 1996, "we removed my Cupid's bow, tucked the mucous membranes up to my nose, and filled my lips with collagen. There's no particularly odd feeling or anything, but I have to put lipsalve on all the time. I adore being operated on. I feel wonderful in clinics. I love the feeling of a general anaesthetic - falling into this black hole and knowing I'm being altered as I sleep."

The breasts went first to 41in, then to 46in. They were desensitised and the skin was stretched nearly to bursting point. Ferrari lived in constant fear, as she mimed her songs and took off her clothes in club after club around Europe, that some madman would jump up on the stage and try to puncture them.

Beyond 46in, it became increasingly hard to find a plastic surgeon willing to take on the job. A couple of years ago, Vigne described the operation that made her a monstrous 54G. "I calculated the volume, the diameter, I drew up the plans and I took them to a guy I know who designs fuselage moulds for the aeronautics industry," he said.

"The designer made the moulds, and I gave them to a prosthetics maker who produced the empty silicone implants. It took a long, long time to find a surgeon willing to perform the operation. He removed the old implants and replaced them with the new. Each one was filled with two litres of serum. A bit later we increased it to three."

Ferrari insisted she was happy with the changes that were made to her body. "Having a big bust comforts me," she told yet another French interviewer. "It makes me more sure of myself. I'm like a transvestite - I've created a femininity that's completely artificial. But I'd like to have even bigger breasts. I can't because there are medical problems - you can't stretch the skin any more."

It frightened her, she said, to think of herself as skin, bone and blood. She wore a ring on every finger and dozens of bracelets and bangles; she painted her long fingernails pink. Her skin was the one thing she couldn't change, so she covered it with jewellery and makeup. If she didn't, she would have anxiety attacks, feeling, she said, that she was suddenly back with her old face.

And, of course, none of it worked. Ferrari became completely estranged from her family and had not spoken to them for years at the time of her death. "Every time they saw me, my parents told me to get my breasts shrunk and take off my rings and cut my high heels down," she said. "When someone tells me something like that, I just want to die."

Without meeting her, psychologists said Lolo probably suffered from the rare condition of dysmorphophobia - an irrational conviction that one's body is repulsive. Once embarked on that path, says a Paris psychiatrist, François Chauchot, there is no going back.

"It's a vicious downward spiral," he says. "It will never end, because no amount of operations will ever be enough to put the body right. Exterior appearance counts for more than personality; there's no distance any more. And when one more frustration appears, these people collapse easily - to the point, certainly, of suicide."

Ferrari's progressive metamorphosis into a grotesquely proportioned inflatable doll looks like a long slow suicide. Vigne, who initially insisted she did not take her own life, now says Ferrari visited an undertaker before she died, chose a white coffin, and specified that she should be buried with her favourite teddy bear.

"She wanted to be a star," he says, "but she couldn't bear living. She often said she'd kill herself if I wasn't there, and a few times she tried." But further than that he will not go. Nor will any of the other men who, despite all the signs that something here was dreadfully, horribly wrong, helped Eve to become Lolo, fuelled her fears and made money out of her malaise.

The producers at Eurotrash, who were happy to show her dizzying cleavage fronting another dismal Eurohit or attempting some ordinary, everyday task for a laddish laugh, did not return phone calls. And Vigne, after five minutes of unashamed grief, hangs up with the words: "Enough people have exploited me and Lolo already. If you want me to talk any more, you'll have to pay."

 

Husband arrested for Lolo Ferrari's murder

Jon Henley in Paris
Saturday March 2, 2002
The Guardian


French police investigating the death two years ago of Lolo Ferrari, the surgically-enhanced actress, singer and Channel 4 television presenter best known as the woman with the largest breasts in the world, said yesterday they had arrested her husband on suspicion of murder.

Ferrari, a former porn star who underwent more than 30 operations to transform her body, was found dead in March 2000 at the couple's home in Grasse in the south of France. She had been taking antidepressants and an initial post mortem examination concluded that she had died from an overdose.

But a new report by a team of three police scientists said last week that she died of suffocation. Eric Vigne, 54, Ferrari's husband and manager of 13 years, was placed under formal investigation - one step short of being charged - on Wednesday, a police spokesman said.

Mr Vigne has in the past vehemently denied any part in the death of his wife, who with her record bust - measured at 54G by the Guinness Book of Records - became a cult figure in Britain as one of the co-presenters of Channel 4's Eurotrash.

"Why believe this report rather than the last one?" asked Mr Vigne's lawyer, Serge Pautot. "He had no earthly reason to kill her - she was the goose that laid his golden eggs. Without her, he's penniless."

But Michel Cardix, a lawyer acting for Ferrari's parents, said the new report had "finally cut through Mr Vigne's incoherences, impossibilities and lies".

Born Eve Valois in 1963, Ferrari grew up in a middle-class family in the resort town of La Baule. Mr Vigne, whom she met when she was 17, masterminded her transition into a cruelly inflated doll - although Ferrari always said she was happy with her ever-changing body because it helped her escape a deeply unhappy childhood.

Her mammoth breasts, designed by an aircraft engineer, held three litres of surgical serum each. She had difficulty breathing, could not sleep on her stomach or back, and was afraid of flying because she thought they might explode.

 

 

 

LE NOUVEL OBSERVATEUR

 

   

 

Semaine du jeudi 4 avril 2002 - n°1952 - Notre époque

Son mari est accusé de l’avoir tuée

Les énigmes de Lolo-la-pathétique

Monstre de foire, siliconée à outrance, Lolo Ferrari, «la femme aux plus gros seins d’Europe», cette pauvre poupée gonflée, est morte dans de troublantes circonstances. Enquête

De notre envoyée spéciale

Ce jour-là, un samedi, le dernier samedi de sa vie, personne ne l’a vue se balader dans Peymeinade. Ni le patron du bar Les Gémeaux où elle tenait table ouverte dès 9 heures du matin, ni sa coiffeuse à qui elle rendait toujours visite, ni son amie Sophie qu’elle laissait rarement sans nouvelles. Le lendemain, au journal du soir, toutes les chaînes de radio et de télévision annonçaient la mort par surdose de médicaments de «la femme aux plus gros seins d’Europe». C’était le 5 mars 2000. Lolo Ferrari venait d’avoir 37 ans.
A l’époque, la cause de sa mort n’avait guère surpris les habitants de Peymeinade, petit village de 7 225 âmes, près de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, où Lolo Ferrari, de son vrai nom Eve Valois, s’était installée depuis une dizaine d’années avec Eric Vigne, son époux et manager, de dix-sept ans plus âgé qu’elle. Malgré des apparences volubiles et insouciantes, cette figure de la vie locale passait pour très dépressive. Tout le monde avait assisté à sa lente déchéance physique. En permanence perchée sur des talons de 12 centimètres, serrée dans des corsages dont le jabot à volants augmentait encore le volume de ses prothèses mammaires lourdes chacune de 3 kilos, Lolo Ferrari se déplaçait avec de plus en plus de difficulté.

 
Lolo Ferrari ou Eve Vigne, née Valois
 

On la voyait souvent tomber dans la rue et ramasser d’un air hagard le contenu de son sac éparpillé sur le sol. On savait qu’elle tombait aussi sur les scènes des cabarets minables qui lui offraient encore un cachet pour se dénuder. Comme elle n’avait presque plus de contrats, elle passait ses journées aux Gémeaux, à écluser Coca light sur cafés noirs. Recevant qui le voulait à sa table, les yeux dans le vague, le sourire rêveur, manifestement assommée par les barbituriques qu’elle avalait comme des bonbons.
Stupéfaction: le 27 février, Eric Vigne est mis en examen et incarcéré pour «homicide volontaire». Pendant longtemps, seuls les proches d’Eve Valois ont douté de la mort «naturelle» de la starlette. Dans les jours suivant sa disparition, le parquet de Grasse ne lance qu’une simple enquête pour «recherche des causes de la mort». L’analyse des prélèvements réalisés à l’autopsie met en évidence une présence massive de médicaments dans le corps, susceptible d’être à l’origine d’un arrêt cardiaque. Les déclarations d’Eric Vigne font pencher pour cette hypothèse. Selon lui, la jeune femme ne pouvait vivre sans ingurgiter de fortes doses de calmants. La veille de sa mort, elle souffrait d’une bronchite. En plus de ses tranquillisants et de ses somnifères habituels, elle avait pris des antibiotiques. Un cocktail explosif pour son organisme, déjà très affaibli par des années d’excès, où la consommation d’alcool et de médicaments s’additionnait à plusieurs litres par jour de café et à un perpétuel régime amaigrissant.
Le 4 mars 2000, vers 22 heures, Eric Vigne aurait aidé sa femme à se coucher. Elle toussait beaucoup, explique-t-il. Pour ne pas la déranger, il est descendu s’allonger sur le canapé du salon de leur maison, bâtie sur les hauteurs de Peymeinade. A 7 heures du matin, il est monté recouvrir la malade. Elle respirait normalement. Puis, il s’est rendormi. A 14 heures, il a découvert le corps inanimé et déjà rigidifié.
Mais cette version ne satisfait guère les parents d’Eve, qui ont quelques raisons de se méfier de leur gendre. Ils décident de porter plainte pour «non-assistance à personne en péril». Pour eux, Vigne n’est pas le mari attentif et protecteur qu’il veut paraître. A plusieurs reprises, leur fille se serait plainte d’être battue et psychologiquement maltraitée par cet homme qui profitait de sa fragilité et de son ascendant sur elle pour la pousser sans cesse à remodeler son corps, déjà martyrisé par vingt-cinq opérations. Jusqu’à la fin, et même après sa mort, il aurait exploité la popularité malsaine de Lolo Ferrari. N’hésitant pas à vendre 15 000 francs à une chaîne de télévision allemande le droit de photographier le cadavre dans son cercueil. Et puis il y avait ces appels au secours dans des lettres d’Eve: «Maman, papa chéris, pardon, je vous aime. Ce n’est pas moi qui ai voulu être comme ça. Il m’oblige, alors j’ai peur.» Ou encore, «ça recommence. Eric me fait reprendre des médicaments. J’ai peur. Je voudrais mourir.» Un monstre de foire, une Vénus hottentote version années 1990, trimballée de villes en bourgs et vendue au plus offrant, réalisateur de films pornographiques, patron de discothèque au fin fond du Doubs, de la Ruhr, du Kazakhstan, ou encore consommateur de chairs hypertrophiées: voilà ce qu’était devenue l’adolescente jolie et espiègle, issue d’une famille de la bonne bourgeoisie de La Baule.
Durant de longs mois, l’enquête semble piétiner. Eric Vigne continue d’occuper la maison de Peymeinade. Bien que celle-ci, entièrement payée par les parents d’Eve, leur revienne par donation. Il vit, dit-il, avec le RMI et ne fait plus parler de lui. On ne l’aperçoit plus beaucoup dans le village, promenant sa longue queue de cheval blanchie à l’eau oxygénée. Au tribunal de Grasse, les magistrats, eux, ne l’oublient pas. Le 27 février dernier, soit près de deux ans après la disparition de Lolo Ferrari, Eric Vigne est arrêté. De nouvelles analyses, effectuées par un collège de trois experts, concluent, au contraire des premières, que les médicaments ingérés par la victime ne peuvent avoir causé le décès. Ces produits sont en effet restés dans l’estomac et ne se sont que peu diffusés dans le reste de l’organisme. Signe qu’ils ont été pris, peu de temps avant la mort, vers 10 heures du matin. Soit bien après l’heure indiquée par Eric Vigne.
Confirmant les constatations du médecin légiste, les trois nouveaux experts notent une cyanose des lèvres, des ongles et des mains, «telles qu’on les observe dans les asphyxies mécaniques». Et concluent que rien ne permet d’éliminer une cause de «décès par suffocation». Autrement dit: par un étouffement provoqué. «Tout cela est grotesque et résulte d’une construction intellectuelle, s’insurge Me Serge Pautot, avocat d’Eric Vigne. Aucun fait matériel, aucun indice ne permet d’incriminer mon client. Pourquoi l’aurait-il tuée? Elle était son gagne-pain!»
Du fond de sa prison, Eric Vigne crie son innocence. Pourtant, nombre de contradictions dans ses déclarations troublent les enquêteurs. «La dernière expertise démontre que le bol alimentaire, réexaminé, présente les traces d’une ingestion assez récente d’aliments et d’alcool, dit Me Michel Cardix, avocat des parents d’Eve Valois. Ces aliments sentent le café. Cela signifie qu’Eve Valois aurait pris un petit déjeuner et accrédite le témoignage de voisins qui l’ont vue rentrer chez elle vers 9 heures du matin. Contrairement à ce qu’affirme son époux, elle n’aurait donc pas dormi à la maison. Des témoins ont également vu Eric Vigne revenir à son domicile vers 6 heures du matin. Il n’aurait donc pas, comme il l’assure, attendu dans son lit le réveil de son épouse.»
Petit à petit les pièces du puzzle s’assemblent. Lolo Ferrari avait un amant, un certain Antoine, inspecteur de police à Monaco, marié, père de deux jeunes enfants, qu’elle rencontrait à l’hôtel de la Poste, à Peymeinade. Ce n’était un secret pour personne, y compris pour son mari qui connaissait bien le policier, dînait souvent à l’hôtel avec lui et Eve, et s’éclipsait ensuite pour les laisser ensemble. «Elle était folle d’Antoine, dit Sophie, l’amie de la jeune femme. Il lui promettait de divorcer et de l’emmener à Las Vegas pour, selon les jours, créer une ligne de bijoux à son nom, ou monter un numéro de strip-tease. Elle y croyait ou faisait semblant d’y croire.» Durant le dernier mois de son existence, Eve s’était fâchée avec Antoine. «Elle disait qu’elle n’en avait plus rien à faire de lui, dit une serveuse de l’hôtel de la Poste. Et pourtant, elle avait obtenu de dîner avec Antoine le samedi, veille de sa mort, et elle en était tout excitée.»
Personne n’a vu Eve, ce jour-là, dans le village. Mais elle aurait été aperçue, dînant effectivement avec Antoine, au Rideau rouge, un cabaret de Mougins. Sa vieille BMW décapotable est restée garée jusque tard dans la soirée sur le parking de Peymeinade. «Antoine m’a affirmé qu’il avait raccompagné Eve vers minuit, poursuit la serveuse, et qu’ils s’étaient donné rendez-vous pour le lundi suivant.» Eve n’aurait donc pas dormi avec son amant. Pas plus qu’à l’hôtel de la Poste, comme cela lui arrivait de plus en plus fréquemment, après une dispute conjugale. Avec qui était-elle? Avec ce jeune homme aux cheveux châtains et aux yeux bleus qu’elle fréquentait depuis quelques jours? Mystère. Autre énigme: pour quelles raisons Eric Vigne aurait-il tué sa femme? C’est elle qui faisait vivre le ménage, même chichement. Son Pygmalion ne semblait pas jaloux de ses multiples aventures amoureuses. Bien au contraire. Condamné en 1995 à quatre mois de prison avec sursis pour proxénétisme à l’encontre d’Eve Valois, Vigne aurait continué à tirer un profit douteux de sa créature au corps truffé de silicone. «Eve racontait qu’une fois par mois elle rencontrait à Cannes un vieux colonel, qui la payait 3 000 francs pour des relations à caractère scatologique, poursuit Sophie. Elle m’a un jour confié qu’elle n’avait fait que de rares fois l’amour de façon normale avec un homme. C’est-à-dire sans être menottée, fouettée, pincée.»
En apparence uni, ce drôle de couple battait de l’aile. Il n’avait plus de relations physiques. Chez lui, Eric se travestissait en femme. Après l’avoir longtemps accepté, Eve ne le supportait plus. Les disputes étaient devenues quotidiennes. «Nous entendions souvent des cris, dit une voisine. Eve se réfugiait dans le jardin pour pleurer.» Il n’y avait plus un sou. «La maison était à l’abandon. A l’intérieur, les murs suintaient le salpêtre, les tapis étaient tachés, les meubles recouverts de poussière.» Le montreur de la «bête» Lolo Ferrari ne parvenait plus à décrocher de contrats. Une des deux danseuses du groupe les Silicone Girls, formé par Vigne pour accompagner Lolo Ferrari dans ses tournées, raconte que son patron lui avait demandé de se faire poser des prothèses plus grosses que celles d’Eve. Il cherchait peut-être la relève. «Je n’ai plus rien de nouveau à montrer», se plaignait Eve. «Elle affirmait qu’elle voulait quitter Eric», poursuit Sophie. Elle parlait de se libérer de ses seins monstrueux et d’avoir un enfant avec Antoine. «Eve était en train de divorcer d’avec son corps, explique Olga, une amie d’enfance. Elle se rendait enfin compte qu’elle s’était laissé manipuler. Que c’était sa poitrine qui était célèbre. Mais pas elle. Elle était rongée par les incertitudes. Et si parfois elle disait vouloir mourir, elle continuait néanmoins à faire des projets.»
Alors, que s’est-il passé le 5 mars 2000 au matin, dans le huis clos du faux mas provençal de Peymeinade, après le retour tardif de sa propriétaire qui, pour la première fois selon ses proches, avait découché sans prévenir? Une dispute de trop? Un geste fatal? Dans le jardin envahi par les herbes folles de la maison d’Eve, miaule tristement une petite chatte noire que sa maîtresse avait nommée Esmeralda. En souvenir du seul rôle habillé qu’elle ait jamais obtenu dans un film. Celui d’une fée. C’était en 1999, dans une comédie de Patrick Timsit: «Quasimodo del Paris».

SYLVIE VÉRAN

 

Le mari de Lolo Ferrari en liberté !

Mars 2003

GRASSE - Le mari et imprésario de l'actrice de charme décédée Lolo Ferrari, écroué depuis plus d'un an après sa mise en examen pour homicide volontaire, a été remis en liberté sur décision de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, a-t-on appris auprès de l'un de ses avocats.

Eric Vigne, 54 ans, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a souligné Me Gilles-Jean Portejoie, précisant que son client avait quitté la prison de Grasse (Alpes-Maritimes) en début d'après-midi.

Le contrôle judiciaire impose à Eric Vigne de ne pas quitter le territoire national, de se rendre à Grasse et de se présenter une fois par mois à la gendarmerie, ont indiqué ses défenseurs, Mes Portejoie et Eliane Camara.Lolo Ferrari, née Eve Valois, 37 ans, célèbre pour son tour de poitrine, avait été retrouvée morte dans son lit par son mari le 5 mars 2000. Celui-ci a toujours affirmé qu'elle avait passé la nuit, seule, dans la chambre de leur propriété, proche de Grasse.

Eric Vigne avait été mis en examen et écroué en février 2002 après "de nouvelles analyses effectuées par un collège d'experts qui avaient conclu à l'asphyxie de l'actrice par suffocation ou étouffement". Ces analyses avaient été effectuées sur les viscères de l'actrice, qui avaient été prélevés et conservés, avait-on indiqué de source judiciaire.

Me Portejoie a souligné que "la mise en liberté de son client intervenait après cinq précédents refus". "C'est une immense satisfaction, le fruit d'un combat procédural acharné. Libre, Eric Vigne pourra établir son innocence", a-t-il précisé.

Les premières constatations du médecin légiste avaient conclu à une mort naturelle de Lolo Ferrari mais l'autopsie, pratiquée le lendemain de la découverte du corps à la demande du parquet, avait établi un décès par surdose médicamenteuse.

Le 4 avril 2000, une information judiciaire avait été ouverte pour "non assistance à personne en danger", puis un mois plus tard, les parents de la victime avaient déposé plainte, avec constitution de partie civile, pour "abus de faiblesse".

Au moment de la mise en examen d'Eric Vigne, le procureur de la République de Grasse avait évoqué "de nombreuses incohérences" dans ses déclarations, soulignant notamment que "l'hypothèse d'une mort par surdose médicamenteuse avait été totalement écartée".

 

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